Michelin et Trip Advisor associés qui auraient pu croire cela possible ? Après s’être affrontés pendant des années à grand coup de phrases assassines et de procès en légitimité, le guide rouge et le géant américain du conseil aux voyageurs ont décidé d’enterrer la hache de guerre pour proposer un service commun.
À partir de l’année prochaine, les 14 000 restaurants, sélectionnés par les inspecteurs du guide Michelin, seront signalés sur le site Trip Advisor et les clients pourront directement réserver dans les restaurants en question (y compris les 3 étoiles) via le site la fourchette.com filiale de l’entreprise américaine.
Pour Michelin, ce mariage est une bonne opération car il permet au guide, confronté à une baisse de ses ventes, de rentrer en force dans le monde du digital. « On s’adapte à une nouvelle réalité » indique Gwendal Poullennec, le nouveau patron de guide, qui affirme que cela devrait permettre de promouvoir l’expertise du guide en direction d’un public plus large et surtout plus jeune.
Pour Trip Advisor, qui doit faire face à une certaine forme de défiance des consommateurs et à la fronde de restaurateurs sur fond de faux avis, cela permet de s’acheter une certaine forme de respectabilité en s’affichant aux cotes du mythique guide gastronomique. Mais, précise en souriant, Bertrand Jelensperger, président de Trip Advisor restaurant « Nous n’avons pas sauvé le guide Michelin et nous n’avons pas l’intention de le racheter ».
Toutefois la médaille à son revers car les consommateurs vont désormais se retrouver avec sur la même plateforme les avis des inspecteurs-dégustateurs professionnels de Michelin et les avis des clients anonymes, contributeurs du site, qui revendique chaque mois 830 millions d’avis publiés.
Il sera sans doute, dans un premier temps, difficile de s’y retrouver. Mais proposer ce voisinage est totalement assumé de part et d’autre. « Le consommateur aura accès aux deux informations, explique Gwendal Poullenec, et il va de soi que les recommandations du guide Michelin resteront parfaitement indépendantes puisqu’elles répondent à leur propre méthodologie. Il se peut qu’elles ne correspondent pas à celles de la communauté de consommateurs et donc les consommateurs pourront choisir au final la recommandation à laquelle il souhaite donner crédit ».