La croissance de la fréquentation des hébergements touristiques a augmenté de 1,3% sur le troisième trimestre, un rythme moins soutenu que sur le trimestre précédent. Un chiffre qui cache surtout de fortes disparités selon les catégories et les régions.
L’Insee a publié les chiffres de fréquentation touristique pour le troisième trimestre 2019 et les résultats apparaissent en demi-teinte. Les nuitées enregistrent ainsi une croissance de 1,3 % par rapport au troisième trimestre 2018, un rythme plus faible que lors du deuxième trimestre 2019, en croissance de 3,8%. Au total, 204,2 millions de nuitées ont été réalisées, dont 31,1% par des non-résidents. L’institut national des statistiques et études économiques tricolore souligne que la croissance est tirée par les clients français, en progression de 3%, alors que la fréquentation étrangère affiche un recul de 2,2%. Une baisse à lier notamment au mouvement des gilets jaunes, qui a débuté en octobre 2018.
Les différents établissements touristiques connaissent toutefois des fortunes diverses. Ainsi, l’hôtellerie reste stable au troisième trimestre, avec 68,7 millions de nuitées, soit une légère augmentation de 0,3% en glissement annuel, après une hausse de 2,4% au deuxième trimestre. La conjoncture a fortement pesé sur les hôtels d’Ile-de-France, qui voit la fréquentation de la clientèle étrangère fondre de 5,6%. Les images des émeutes sur les Champs-Élysées ont clairement fait réfléchir les touristes étrangers, Paris pourrait bien ne pas connaître de nouveau record de fréquentation cette année. « Cette baisse de fréquentation des non-résidents est tout juste compensée, au niveau national, par le dynamisme de la clientèle résidente », note l’Insee.
Une bonne arrière-saison pour les campings dans les régions françaises
Si l’hôtellerie fait du sur-place au global, les autres hébergements collectifs touristiques, dont les résidences de tourisme, affichent une croissance qualifiée de « soutenue » par l’institut, avec une progression de 2,6% au niveau national et un total de 37,4 millions de nuitées. En montagne, ces hébergements s’envolent même de 18,6% ! A l’inverse, l’Ile-de-France paie là aussi les effets du mouvement des gilets jaunes : le troisième trimestre s’achève sur un recul de la fréquentation de 2,9%, avec une chute qui atteint 10,8% pour les étrangers. L’objectif des 100 millions de visiteurs étrangers en 2020 s’éloigne encore…
Les campings sont quant à eux bien orientés, avec une progression de 1,5% sur un an, à 98,1 millions de nuitées. Les établissements 4 et 5 étoiles enregistrent même une hausse de 4,2% sur les mois de juillet à septembre tandis que les hébergements non classés progressent de 5,3%. L’Insee pointe au passage la dynamique des campings du littoral, en croissance de 1,9%, et « une arrière-saison favorable pour les campings ». « Le mois de septembre est très positif pour les campings, alors que l’activité est en retrait dans les hôtels et les autres hébergements collectifs touristiques », constate l’Insee.