100 millions de visiteurs étrangers, 50 milliards d’euros de recettes. Pourquoi croire à ce double objectif pour la destination France ? C’est la question qui a été posée à Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d’Etat en charge du Tourisme, lors d’une table ronde organisée par l’Institut Français du Tourisme à l’IFTM, six mois après les Primaires du secteur.
« Je ne suis pas là pour délivrer un message venant du gouvernement pour expliquer comment faire, a prévenu le ministre Jean-Baptiste Lemoyne. L’idée, c’est de construire ensemble. Les décideurs publics, élus locaux comme responsables nationaux, doivent garder beaucoup d’humilité. Ceux qui font le boulot au quotidien, c’est vous, hôteliers, voyagistes, transporteurs… L’Etat doit rester à sa place, ne pas tout régenter, mais créer un cadre favorable. »
Au niveau des arrivées, la France garde le cap des 100 millions de visiteurs étrangers en 2020. Cette année, 88 à 89 millions de touristes internationaux sont attendus, a rappelé Jean-Baptiste Lemoyne.
Des objectifs clairs, des moyens à préciser
S’agissant des dépenses, l’objectif est d’atteindre 50 milliards d’euros en 2020, contre 40 milliards par an aujourd’hui. Les moyens de l’atteindre ne sont pas encore palpables. « Le gouvernement a décidé de se retrousser mes manches. Le Tourisme, Jean-Yves Le Drian et moi, on a envie de le porter. La thématique du Tourisme, nous avons décidé de la développer. Le Premier ministre lui-même a voulu prendre le taureau par les cornes. Le 26 juillet dernier, il a réuni un comité interministériel pour réunir autour de lui 17 membres du gouvernement et des représentants du secteur, pour définir une méthode. Tous les deux mois, des comités de pilotage thématiques sont prévus. Tous les six mois, le Premier ministre ramasse les copies. »
De manière plus concrète, le ministre, qui a visité une vingtaine de stands à l’IFTM, a donné… son mail personnel aux professionnels réunis lors de la table ronde, dans un esprit d’ouverture. Interrogé sur différents points, il s’est montré sensible à des problèmes et à des faiblesses du tourisme français : l’accueil, les files d’attente aux aéroports, la cohabitation hôtels-hébergements chez l’habitant, les transports entre les aéroports et Paris, la mise en musique de la directive sur les voyages à forfait… Reste à connaître, dans les prochains mois, les gestes qui seront posés pour prendre à bras-le-corps tous ces sujets, avec notamment l’échéance des JO 2024 en ligne de mire.