Leboncoin change de système de paiement pour concurrencer Airbnb

Leboncoin veut mettre le paquet sur les locations de vacances entre particuliers et va donc lancer un nouveau système de paiement « optionnel et gratuit », similaire à celui d’Airbnb. Le décryptage de Fanny Guinochet (« L’Opinion »).

Le site de petites annonces Leboncoin veut concurrencer Airbnb, la plateforme de locations de logements entre particuliers. On connaissait Leboncoin pour racheter des objets en seconde main, mais aussi pour trouver un travail en complément de Pôle emploi ou même pour trouver un appartement. Cette fois, la plateforme veut mettre le paquet sur les locations de vacances entre particuliers, exactement comme le fait Airbnb, parce que le potentiel de croissance est très important. Sept millions de Français ont utilisé Airbnb l’été dernier, soit deux millions et demi de plus que l’été précédent, ce qui montre une tendance de fond, une occasion que Leboncoin ne veut pas rater. C’est aussi une façon pour l’entreprise de conquérir Paris puisque la capitale est le marché le plus important d’Airbnb au monde, avec près de 60 000 logements offerts sur sa plateforme.

Un nouveau système de paiement

Leboncoin entend faire de l’ombre au géant Airbnb, en faisant ce que fait Airbnb, c’est-à-dire en sécurisant les paiements et donc en se transformant en intermédiaire financier. Jusqu’à présent, Leboncoin se contentait de mettre en relation le vendeur et l’acheteur ou le locataire. Souvent, l’acheteur envoyait un chèque au vendeur et à sa réception, la commande était finalisée. La transaction pouvait aussi se faire en face à face. Demain, Leboncoin veillera aussi sur le paiement. Concrètement, le site récupérera l’argent de l’acheteur ou du locataire et la somme sera ensuite reversée au vendeur ou au loueur à la réception de la livraison ou quand la prestation sera effectuée.

Leboncoin se rémunérera au passage. L’entreprise promet que le service sera optionnel et gratuit mais il prendra une commission. Leboncoin a déjà un peu initié ce système de paiement qu’il va donc étendre et qui pourrait lui valoir de nouvelles obligations en France, au regard de ce que prévoit le gouvernement pour mieux encadrer la taxation des revenus de l’économie collaborative. À partir de 2020, les plateformes comme Airbnb devront transmettre aux services des impôts les montants des recettes annuelles de leurs utilisateurs.

La menace d’une interdiction à Paris

En attendant, Leboncoin continue d’étendre sa toile. À sa création en 2006, ce n’était qu’un simple site de petites annonces entre particuliers, qui n’a eu de cesse de se développer en proposant aux professionnels de payer pour diffuser leurs annonces. Peu à peu, il est devenu un site de e-commerce généraliste. Et la stratégie paie. Chaque jour, 800 000 nouvelles annonces y sont postées. Le groupe évoque une croissance de 15 à 20% par an, un chiffre d’affaires qui a dépassé les 257 millions d’euros l’année dernière. Avec 28 millions de visiteurs uniques chaque mois, Leboncoin est le cinquième site le plus visité en France selon Médiamétrie.

Reste à voir cependant, si comme Airbnb, le site ne va pas batailler avec les élus. Certaines villes ont pris des mesures draconiennes pour limiter les locations via les plateformes, au motif que cela crée des tensions sur le marché immobilier. À Paris, Ian Brossat, maire adjoint communiste, a récemment demandé qu’on interdise Airbnb dans quatre arrondissements du centre de la capitale, car cela inciterait les propriétaires à louer à des touristes plutôt qu’à ses résidents et cela déséquilibre donc le marché.

FranceInfo- Décryptage éco

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