La CLCV (Consommation, logement et cadre de vie) pointe du doigt le manque de transparence des deux sites, concernant notamment leurs critères de classement.
Voyages en avion ou en train, assurances, chambres d’hôtel ou encore produits de grande consommation… Depuis plusieurs années, les comparateurs en ligne fleurissent sur Internet pour les consommateurs en quête du meilleur prix et de la «bonne affaire». Certains doutent cependant de la transparence de leurs classements, à l’image de l’association de consommateurs CLCV (Consommation, logement et cadre de vie).À lire aussi : Le boom des comparateurs de prix
En 2017, cette dernière porte plainte contre sept comparateurs en ligne, à savoir Booking, Expedia, Voyages SNCF, Opodo, Google Flights, LeLynx et Meilleurtaux.com auprès de plusieurs tribunaux de grande instance (TGI). Le motif: «manquement aux règles d’information du consommateur s’appliquant aux sites de comparateurs.»
CLCV estime en effet que ces sites ne respectent pas la loi Hamon de 2016, qui les contraint à plus de transparence sur deux points, rappele le site du ministère de l’Economie: «les critères de classement des offres de biens et de services et les conditions dans lesquelles ils référencent ces offres, ainsi que leurs relations contractuelles ou leurs liens financiers avec les professionnels dont ils comparent les biens ou les services.»
Après deux ans et demi de litige, rapporte Le Parisien, la justice vient de donner raison à CLCV concernant Booking et LeLynx. Ces deux comparateurs, l’un dédié au voyage, l’autre à l’assurance, vont alors devoir payer respectivement 10.000 euros et 30.000 euros à l’association. Outre le respect scrupuleux de la loi, ils devront également afficher cette décision judiciaire sur leurs sites pendant trois mois.
La transparence, cheval de bataille de la Commission européenne
Booking et LeLynx ont toutefois tenu à se défendre de ces accusations. Le premier explique ainsi travailler «en permanence pour apporter transparence, choix et valeur aux voyageurs», tandis que le second indique qu’il ne «privilégie aucun partenaire, et classe ses offres afin de toujours mieux répondre aux besoins et attentes de ses utilisateurs.»
Cette notion de transparence est l’un des chevaux de bataille de la Commission européenne, comme le rappelle l’institution dans un communiqué publié le 7 janvier. Depuis le début de l’année 2020, de nouvelles mesures sont en effet venues renforcer la protection des consommateurs européens.
Ainsi, au-delà de l’obligation, pour les sites et comparateurs en ligne, d’expliciter les critères utilisés pour hiérarchiser les offres, les vendeurs doivent être clairement identifiés comme des courtiers ou des individus privés. Des compensations sont également désormais prévues pour les consommateurs victimes de pratiques commerciales déloyales.