L’hôtellerie française en grande forme

En dépit des grèves à la SNCF et à Air France, le premier semestre a été globalement bon pour l’hôtellerie française. L’activité est particulièrement soutenue en Ile-de-France.

« Un marché au beau fixe malgré les grèves du printemps » : le cabinet d’études et de conseil spécialisé MKG confirme le retour en forme de l’hôtellerie française, longtemps morose voire en berne – à Paris – après l’attaque terroriste du 13 novembre 2015.

Au premier semestre 2018, indique ainsi MKG dans sa dernière enquête de conjoncture, le secteur a connu une croissance quasi généralisée en métropole, en dépit, donc des perturbations consécutives à la kyrielle d’arrêts de travail à la SNCF et à Air France. Au global, le taux d’occupation moyen a ainsi augmenté de 1,5 point par rapport à son niveau au 30 juin 2017, pour atteindre 67 %.

Fréquentation

Comme l’avait déjà souligné MKG, l’amélioration de la fréquentation varie selon la catégorie d’hôtels, la progression allant de +0,8 point pour les établissements super-économiques (65,3 % de taux d’occupation) à +2,6 points dans le haut de gamme (71 %). Ceci étant, le brutal renversement de tendance de la fin 2015 avait surtout affecté le haut de gamme et tout particulièrement à Paris , délaissé par les touristes étrangers.

A ce propos, le dernier point de conjoncture de MKG confirme le retour en grâce de la capitale et de sa banlieue. L’Ile-de-France est la région qui affiche la meilleure performance avec un taux d’occupation moyen en hausse de 3,3 points au premier semestre, pour dépasser 76 %. Ce résultat ne s’explique pas seulement par le retour des touristes dans la capitale, car la vitalité de l’hôtellerie est plus forte encore en petite et grande couronne qu’à Paris intra-muros (respectivement +4,2 et +2,1 points). Témoin d’une demande soutenue dans les centres d’activité franciliens.

Pour autant, les professionnels dans la capitale filent tout droit vers un nouveau pic alors que la saison estivale bat son plein. Sur la base des premiers éléments disponibles pour juillet, ils approchent en effet le niveau record de juillet 2015 avec un taux d’occupation, toutes catégories confondues, de 86,3 %, à comparer à 88 % trois ans auparavant, et à 75,5 % en juillet 2016.

Hausse des prix

Autre signe d’un cycle de croissance qui ne cesse d’être conforté en dépit de la montée en puissance d’un rival comme Airbnb, l’augmentation du remplissage des hôtels s’accompagne désormais de la hausse des prix. Le revenu moyen par chambre disponible (Revpar), indicateur clef en matière de rentabilité dans l’hôtellerie, a crû de 8,7 % à Paris au premier semestre (à 130,20 euros), la moyenne étant de +9,8 % pour l’Ile-de-France (88,80 euros), et de +6,2 % pour l’ensemble de la France (61,20 euros). « Globalement sur l’ensemble de l’Europe et y compris en France le secteur se porte bien avec une quasi-croissance contenue depuis 2009 du Revpar, à part 2016 en France avec les attentats », observe le dirigeant de MKG, Vanguelis Panayotis.

Christophe Palierse- Les Echos
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