Métiers de l’hôtellerie : l’inclusion figure-t-elle au menu ?

L’insertion des personnes en situation de handicap dans les métiers de l’hôtellerie et de la restauration ? Vous n’y pensez pas, bien trop compliquée ! Alors, sous l’impulsion des organisations patronales de la branche professionnelle HCR (Hôtels, cafés, restaurants), des accords avec l’Agefiph (Fonds pour l’insertion des personnes handicapées dans le privé) ont été signés pour tenter de mobiliser ce milieu professionnel encore trop peu inclusif.

Une série d’actions

La branche pilote  ainsi une série d’actions d’accompagnement et de conseils à ses adhérents dans l’optique de favoriser l’emploi des personnes en situation de handicap. À titre d’exemple, elle réalise des outils de communication et peut être amenée à effectuer du sourcing pour des recrutements de candidats sur des postes qualifiés : cuisine, salle, hébergement. La création de commissions paritaires a également été négociée pour promouvoir le recrutement et le maintien dans l’emploi de ce public. Par ailleurs, la commission sociale étudie les demandes d’aide ponctuelle concernant la prévoyance et la santé, définit et propose les objectifs à réaliser et les actions destinées à aider et anticiper les besoins des salariés comme l’aide aux aidants ou encore la mise en place d’une rente handicap.

Un secteur difficilement accessible

Comme l’explique Rachel Bouvard, responsable mission handicap au sein du Gni (Groupement national des indépendants) : « On s’aperçoit bien souvent qu’il y a des freins à lever de part et d’autre. D’un côté, au niveau de nos établissements qui imaginent qu’une personne en situation de handicap ne pourra pas intégrer nos métiers et, de l’autre, chez les jeunes et adultes qui pensent que leur handicap est incompatible avec les métiers de la restauration ». Pour faire tomber ces barrières, les deux syndicats, Gni et Umih (Union des métiers et des industries de l’hôtellerie), proposent donc un accompagnement dédié, en accord avec la loi, comme le souligne Roland Hehuy, président de l’Umih : « Nous sommes partis de la loi de 2005 qui rend obligatoire dans nos entreprises de 20 salariés et plus d’avoir un minimum de 6% de salariés en situation de handicap. Nous avons passé du temps à convaincre et à lever tous les freins et toutes les réticences. En dehors de la réglementation, il faut tendre la main à toutes les entreprises pour qu’elles deviennent inclusives. ».

Des opportunités en or

Le secteur semble donc afficher la volonté d’ouvrir plus grand ses portes. « L’intégration des personnes en situation de handicap dans notre branche est une formidable opportunité d’ouverture à la diversité », souligne Rachel Bouvard. Le personnel ayant déjà pris part à l’initiative est, lui aussi, enthousiaste. C’est le cas de Gwendoline Bencherif, assistante ressources humaines à l’hôtel Peninsula Paris : « Je trouve que la démarche est vraiment positive et nécessaire parce qu’on pense très vite que le handicap n’est pas compatible. Ces actions aident les entreprises à se lancer et, si on arrive à prouver que c’est possible, d’autres auront envie de tenter l’expérience ».
L’initiative a été primée par un prix Ocirp handicap 2018, dans la catégorie « pratiques et initiatives des branches professionnelles ».

 

Margot Blachon , journaliste Handicap.fr

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