Jeudi dernier, l’Union nationale pour la promotion de la location de vacances (Airbnb, Abritel-HomeAway, LeBonCoin, Tripadvisor…) a jugé « techniquement impossible à mettre en oeuvre » au 1er janvier 2019 par ses membres la collecte automatique de la taxe de séjour.
Deux organisations d’hôteliers ont dénoncé mardi 30 octobre « une énième provocation de la part des géants du numérique » et se disent « stupéfaits » d’entendre les plateformes de location touristique comme Airbnb demander un délai de six mois pour commencer à collecter la taxe de séjour.
Jeudi dernier, l’Union nationale pour la promotion de la location de vacances (Airbnb, Abritel-HomeAway, LeBonCoin, Tripadvisor…) a jugé « techniquement impossible à mettre en oeuvre » au 1er janvier 2019 par ses membres la collecte automatique de cette taxe, dans les 20.000 communes qui la perçoivent en France, et demandé son report au 1er juillet.
Le groupement national des indépendants (GNI) et l’association représentative des acteurs de l’hébergement et du tourisme professionnels (AhTop), qui revendiquent 7.350 hôteliers sur un total de 18.400, se disent « vent debout devant ce qu’ils considèrent comme une énième provocation de la part des géants du numérique », dans un communiqué commun.
« Inconcevable »
« Comment des plateformes numériques peuvent-elles à ce point rechigner à respecter le droit et notamment la fiscalité applicable dans leurs pays d’accueil et d’activité? », demande Didier Chenet, président du GNI, cité par le communiqué. « Si ces géants numériques ne savent pas gérer une nouvelle donnée, ne devraient-ils pas envisager de changer de profession? », poursuit-il.
« Il serait inconcevable que nos communes soient privées, par le laxisme de ces plateformes, d’une ressource légitime payée par les autres acteurs de l’économie », affirme Serge Cachan, président de l’AhTop.
Et cela, alors que « nos professionnels et concitoyens sont encore sous le choc de la révélation du peu d’impôts payés par Airbnb au titre de l’année 2017 », affirment le GNI et AhTop, à savoir « 161.000 euros pour un chiffre d’affaires estimé en France à 200 millions d’euros ». Challenges avait révélé le 10 octobre qu’Airbnb n’avait payé que 161.330 euros d’impôts en France en 2017alors que la plateforme compte près de 500.000 logements disponibles dans l’Hexagone.
Jeudi dernier, la direction générale des finances publiques (DGFIP) avait assuré que les taxes de séjour votées au plus tard au 1er octobre par les quelque 20.000 communes, une fois vérifiées, seront publiées « dans la première quinzaine de décembre », permettant une entrée en vigueur de la collecte automatique au 1er janvier 2019, comme prévu par la loi.