Les deux principaux syndicats du pays se sont alliés à l’université de Malaga pour préparer un label qui distinguera les hôtels selon six indicateurs.
Choisiriez-vous de dormir dans ce bel hôtel avec vue sur la mer si vous savez qu’il sous-paie ses femmes de ménage ou impose des cadences infernales à son réceptionniste? Si vous avez prévu de passer vos prochaines vacances en Espagne, vous aurez peut-être à résoudre ce dilemme. Les deux principaux syndicats du pays, CCOO et UGT, se sont alliés à l’université de Malaga pour préparer un label qui distinguera les hôtels socialement responsables. Le certificat doit évaluer six indicateurs: les libertés syndicales, les conditions d’emploi, la santé et la sécurité au travail, la formation professionnelle, la diversité et l’égalité des chances, et enfin l’équité salariale.
Le système, présenté mardi dernier au ministère du Tourisme, fonctionnera sur la base du volontariat. Les établissements commenceront par s’auto-évaluer en suivant une grille publiée sur le site fairhotels.es, puis se soumettront aux évaluations. «Les entreprises qui arborent le label auront un avantage comparatif sur les autres, ce qui motivera davantage d’établissements à passer l’examen», prédit Antonio Guevara, doyen de l’université de Malaga. Le tourisme emploie plus de 2,5 millions de travailleurs en Espagne mais concentre les postes précaires et mal rémunérés. Récemment, des collectifs de femmes de chambre, employées en sous-traitance pour contourner les conventions collectives, sont parvenus à inscrire leurs revendications sur l’agenda public. Après des expériences en Irlande ou en Scandinavie, l’Espagne est la première puissance touristique européenne à se lancer dans l’opération.